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Natalie Clifford Barney – Épisode 8 – « Ma Blonde »

Durant l’été 1902, Natalie fait la connaissance d’un jeune couple déjà célèbre dans les cercles littéraires parisiens : Lucie et Joseph-Charles Mardrus.

Joseph-Charles Mardrus, surnommé JC, est médecin, poète, critique et traducteur. D’origine arménienne, il est né au Caire en 1868, a fait ses études au Liban puis s’est installé à Paris. Entre 1898 et 1904, il publie les seize volumes d’une nouvelle traduction du conte des « Mille et une nuits » qui connaît un grand succès. Il collabore également à la revue littéraire et artistique « La revue blanche », aux côtés des auteurs, peintres et intellectuels les plus célèbres de son temps.

Un couple anticonformiste

En 1900, Joseph-Charles Mardrus rencontre Lucie Delarue lors d’un dîner chez une amie commune. Née en 1874, fille d’un avocat des Compagnies d’assurances maritimes du Havre 1, Lucie écrit de la poésie depuis l’enfance, mais s’intéresse aussi au dessin et au théâtre.

En écoutant Lucie lui réciter l’un de ses poèmes, Joseph-Charles est surpris et subjugué. « Vous êtes le plus grand poète de votre génération ! » s’écrie-t-il avec une admiration sincère. Dès le lendemain, il demande la main de Lucie à son père. Le mariage a lieu trois semaines plus tard. Leur union demeurera cependant un mariage blanc. Joseph-Charles ne semble s’intéresser qu’à la poésie de Lucie. À moins que les deux époux aient conclu cet arrangement inhabituel ? Car de son côté, Lucie a toujours été attirée par les femmes. Paralysée par des interdits moraux inculqués par son éducation catholique, elle n’a jamais osé aller plus loin que la rédaction de quelques poèmes et l’admiration lointaine qu’elle voue à ses idoles, comme Sarah Bernhardt qu’elle a rencontrée avant son mariage et à qui elle a consacré quelques paragraphes émouvants dans ses mémoires.

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Lucie Delarue-Mardrus vers 1905, extrait de « La vie Heureuse »

Joseph-Charles fait tout pour encourager et soutenir Lucie. Afin de lui permettre de s’occuper uniquement de poésie, il prend en charge l’intendance de leur maison de la rue Raynouard et la gestion de leurs domestiques. Lucie a déjà écrit des articles pour le journal « la Fronde », le premier quotidien entièrement conçu et dirigé par des femmes, fondé en 1897 par Marguerite Durand. Un de ses sonnets a également été publié dans le journal « Le Gaulois ». Mais c’est grâce à Joseph-Charles qu’elle fait paraître son premier recueil intitulé « Occident ». Son éditeur n’est autre que « La revue blanche », qui publie aussi la traduction des « Mille et une nuits » de Joseph-Charles.

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La revue blanche, couverture de Toulouse-Lautrec, 1895

Un concours de circonstances

Ironie du sort, c’est par l’intermédiaire de Pauline Tarn/Renée Vivien que Natalie fait la connaissance des Mardrus. Pauline, qui a découvert la poésie de Lucie grâce à « Occident », lui a envoyé une lettre élogieuse accompagnée de son propre recueil, « Cendres et Poussières », paru quelques mois plus tôt. La poésie de Pauline suscite l’admiration de Lucie et de Joseph-Charles qui la reçoivent dans leur nouvelle villa, la Roseraie, située à Auteuil. Une nouvelle fois, la timidité de Pauline lui porte préjudice. Les Mardrus sont impressionnés par les vers de Pauline, mais sont déçus par sa personnalité effacée et sa conversation qu’ils jugent banale. Ils acceptent cependant son invitation à venir dîner chez elle, avenue du Bois. Lors de cette soirée, ils font la connaissance d’Eva Palmer, dont la beauté fascine Lucie :

À l’entremets, on vit tout à coup sortir d’entre les draperies une mince et surprenante créature, véritable héroïne de Dante Gabriele Rossetti. Sa médiévale robe de velours, pourpre sombre, serrait de près les lignes, un peu anguleuses, d’un corps archaïque. Deux énormes nattes de cheveux rouges entouraient sa tête à la manière de lauriers. Son visage aux yeux bleus était celui d’un primitif italien.

« Mes mémoires », écrit par Lucie Delarue-Mardrus, éd Gallimard, 1938
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Eva Palmer en 1900 © The Smithsonian Institution

Une soirée au théâtre

Eva Palmer invite les Mardrus à assister à une pièce de théâtre depuis sa loge dès le lendemain. C’est dans cette loge que Lucie fait la rencontre de Natalie Barney :

Elle n’avait rien du style impressionnant d’Evelina Palmer. Le teint de pastel, les cheveux d’un ton de féerie, l’élégance parisienne de cette Américaine ne laissaient qu’au bout d’un moment se révéler le regard d’acier de ses yeux, qui voient tout et qui comprennent tout en une seconde. Et pour mieux accentuer la fausse impression qu’on avait d’abord, elle pouvait, et cela jusqu’à présent lui est resté, rougir parfois comme une novice intimidée.

« Mes mémoires », écrit par Lucie Delarue-Mardrus, éd Gallimard, 1938

De l’avis général, Lucie est une femme extrêmement belle, sportive, à la silhouette élancée. Soixante ans après leur rencontre, Natalie en fait encore une description émue :

Ma première vision de ce couple légendaire aurait dû me frapper. Mme Mardrus était mince et assez grande dans une robe princesse moulant ses formes d’une symétrie parfaite. L’on sentait que la nudité d’un tel corps n’occasionnerait aucune déception. Ses gestes, découlant d’une harmonie intérieure, étaient rares et coordonnés. Cette beauté brune au teint mat avait des yeux fixes de Pharaonne qui, tout en posant leur regard sur vous, semblaient ne pas vous voir, tandis que sa voix disait des choses gentilles et naturelles, tombées, comme par inadvertance, de sa bouche entrouverte, humide et molle, et dont la lèvre supérieure aspirait voluptueusement l’inférieure, comme si c’était celle d’une autre !

« Souvenirs indiscrets », écrit par Natalie Clifford Barney, éd. Flammarion, 1960

Nouvel amour, nouveau défi

Natalie invite les Mardrus à dîner dans l’appartement qu’elle occupe à l’hôtel La Pérouse.

Je la revois, à notre entrée, vêtue de légèretés bleu pâle, jouant du violon en nous attendant. Les remarques qu’elle fit pendant ce dîner, d’une voix qui ne sortait pas (et qu’elle a toujours gardé ainsi), son sourire mordant, sa fine désinvolture, ses tranquilles et curieux paradoxes révélaient sans attendre qu’on se trouvait devant quelqu’un.

« Mes mémoires », écrit par Lucie Delarue-Mardrus, éd Gallimard, 1938

« Trois jours plus tard, elle était à la Roseraie », conclut Lucie qui semble immédiatement conquise. Pour cette seconde rencontre, Natalie est accompagnée par son père qui la dépose chez les Mardrus. Albert n’a pas du tout une bonne impression du couple et hésite à leur confier sa fille, pourtant désormais âgée de vingt-six ans. Les Mardrus lui paraissent bien trop excentriques, et leur quartier malfamé. Albert accepte finalement de laisser Natalie, mais prévient qu’il reviendra la chercher après le dîner.

Natalie devient très vite une habituée de la villa la Roseraie. Dans ses mémoires, elle affirme que les Mardrus étaient les seuls à la distraire du chagrin de ne plus voir Pauline. Mais Natalie s’emploie surtout à courtiser Lucie, séduite dès leurs premières rencontres, mais qui n’ose pas franchir le pas. Toujours aussi appliquée et déterminée, Natalie patiente plusieurs mois. La phase de séduction, faite d’attente et d’anticipation est peut-être le moment qu’elle préfère dans une histoire d’amour. « J’ai horreur de la satiété vois-tu et l’insuffisance me satisfait bien plus », écrivait-elle déjà à Liane de Pougy 2.

Les jours de pluie, Natalie et Lucie passent leurs après-midi en tête à tête dans le salon de la Roseraie. Lucie lit à Natalie des poèmes inspirés de leur rencontre. Parfois, Eva Palmer se joint à elles. Quant à Joseph-Charles, occupé par ses travaux et ses écrits, il ne fait son apparition qu’à l’heure du dîner. Lucie et Natalie aiment aussi monter à cheval et galoper le long des quais encore sauvages de la seine.

Vêtue en cow-boy, sa couronne de cheveux nattés sous un feutre à larges bords, elle [Lucie] montait à califourchon, tandis qu’à son côté je chevauchais en stricte tenue d’amazone. Devant ce spectacle disparate et inaccoutumé, quelques voyous à bicyclette crièrent des grossièretés.

« Souvenirs indiscrets », écrit par Natalie Clifford Barney, éd. Flammarion, 1960

Je me suis longtemps demandé à quoi pouvait bien ressembler la tenue de Lucie, qualifiée de « cow-boy », par Natalie, jusqu’à ce que je tombe sur cette photo, qui doit être assez représentative des vêtements que Lucie pouvait porter pour monter à cheval.  

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Lucie Delarue-Mardrus vers 1905, extrait de « La vie Heureuse »

Une brève rencontre avec Pauline

Malgré Lucie, Natalie n’a pas oublié Pauline et s’efforce avec acharnement de la reconquérir. Dans ce but, elle teste diverses stratégies et ne recule devant aucun stratagème. Elle correspond ainsi pendant plus d’un an avec Emmanuelle Lacheny, leur ancienne gouvernante du 33, rue Alphonse-de-Neuville, qui travaille toujours pour Pauline, notamment comme secrétaire.

Lors de la parution du second recueil de Pauline, « Cendres et Poussières », et de son propre livre, « Cinq petits dialogues grecs », Natalie lui envoie un exemplaire de chacun de ces deux ouvrages avec des annotations, flatteuses ou implorantes, destinées à l’attendrir. Connaissant l’admiration que Pauline éprouve à l’égard de Lucie Delarue-Mardrus, elle demande à cette dernière de jouer les ambassadrices. Pauline, qui commence à avoir l’habitude des manigances de Natalie, refuse de recevoir Lucie.

(…) Je ne puis vous voir – Je crains trop ce que vous allez me dire. Je suis en ce moment très déprimée, j’ai les nerfs dans un état lamentable à la suite d’une trop grande fatigue cérébrale et à la suite de chagrins très cruels. J’ai besoin d’une quiétude ABSOLUE.

Cité dans « Tes blessures sont plus douces que leurs caresses », écrit par Jean-Paul Goujon, éd. Régine Deforges, 1986, p.225

En novembre 1902, Natalie demande à Eva Palmer de l’aider à organiser une sorte de guet-apens. Eva a été invitée dans la loge de Pauline au théâtre, mais c’est Natalie qui prend sa place. Pauline ne réagit pas négativement à l’apparition inattendue de Natalie. Toutes deux assistent au spectacle et conviennent de se revoir dès le lendemain, en tête à tête cette fois. Mais Pauline ne vient pas au rendez-vous et annonce à Natalie par téléphone qu’elle a changé d’avis, car : « On ne joue pas sa vie deux fois. »

Entretemps, Natalie a reçu un télégramme alarmant de Monte-Carlo où son père est en train de suivre une nouvelle cure sous la surveillance d’une garde malade. L’état d’Albert s’est brusquement aggravé, et sa garde malade encourage Natalie à accourir au plus vite à Monte-Carlo. En apprenant la nouvelle, Pauline s’adoucit et propose de l’accompagner. « Je n’ai besoin de personne », décline sèchement Natalie en raccrochant l’appareil, la mort dans l’âme.

Natalie et Pauline ne se reverront qu’en 1904, deux ans après ce rendez-vous manqué.

La mort d’Albert

Natalie est accueillie à la gare de Monte-Carlo par la garde malade qui lui annonce que son père est décédé durant la nuit d’une nouvelle crise cardiaque. Natalie retourne à Paris avec la dépouille d’Albert qui est incinéré au Père-Lachaise. Accompagnée d’Eva Palmer et de Freddy Manners-Sutton – rencontré par l’intermédiaire d’Olive Custance et qui est devenu un ami proche –, Natalie ramène les cendres de son père à New York.

Albert laisse à sa femme et à ses filles une fortune estimée à l’équivalent de 162 millions de dollars actuels 3. Alice, Laura et Natalie vivront toute leur vie très confortablement des intérêts produits par ce capital placé dans un fonds d’investissement.

Malgré leur relation conflictuelle, Natalie est éprouvée par la perte de son père. D’une façon cruelle, la mort d’Albert lui offre le plus inestimable des dons, rarissime pour une femme à cette époque : une totale indépendance. Désormais, la comédie des fausses fiançailles est terminée, et Natalie est définitivement libérée de toute tutelle masculine et pression familiale.

En janvier 1903, Natalie retourne à Paris et emménage avec Eva dans un appartement prêté par Freddy Manners-Sutton. Quelques mois plus tard, elles trouvent chacune une maison à Neuilly : Natalie est au 56, rue Longchamp, tandis qu’Eva s’installe à deux pas, rue du Bois de Boulogne.

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Le début de la rue de Lonchamp vers 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine (CC BY-NC-SA 2.0 FR)

Les fêtes de Neuilly

En 1903, Natalie Barney a déjà acquis une certaine notoriété dans les milieux mondains et littéraires parisiens grâce aux amitiés qu’elle a nouées avec des auteurs comme Pierre Louÿs, Lucie Delarue-Mardrus et Joseph-Charles Mardrus. Elle est aussi connue pour être la muse de Renée Vivien et la Flossie de l’« Idylle saphique » de Liane de Pougy. Cette même année, Natalie fait également une apparition dans le quatrième tome de la série des « Claudine » de Colette, où elle devient « Miss Flossie ». Natalie a eu une courte liaison avec Colette, qui s’est vite transformée en une amitié durable.

Il y a Miss Flossie, qui dit, pour refuser une tasse de thé, un « Non… », si prolongé, dans un petit râle guttural semblant accorder toute elle-même. Alain ne veut pas (pourquoi ?) que je la connaisse, cette Américaine plus souple qu’une écharpe, dont l’étincelant visage brille de cheveux d’or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables. Elle me sourit sans embarras, ses yeux rivés aux miens, jusqu’à ce qu’un frémissement de son sourcil gauche, singulier, gênant comme un appel, fasse détourner mon regard… Miss Flossie sourit plus nerveusement alors, tandis qu’une enfant rousse et mince [Eva Palmer], blottie dans son ombre, me couve, inexplicablement, de ses profonds yeux de haine…

« Claudine s’en va », écrit par Colette, éd. Ollendorf & Albin Michel, 1903

Désormais libre, riche et indépendante, Natalie profite de sa nouvelle maison de Neuilly pour recevoir son cercle d’amis qui ne cesse de s’élargir. Dans ses jardins, qui donnent sur l’île de Puteaux et les bords de Seine encore épargnés par le béton, elle organise des fêtes somptueuses et raffinées, des dîners, des bals costumés, des lectures et des représentations théâtrales. Ses invités sont des artistes, des écrivain·es, des musicien·nes, des intellectuel·les et des mondain·es. Ces soirées sont de véritables spectacles, minutieusement pensés, planifiés et exécutés. Souvent, ils sont agrémentés d’un mini-scandale, d’une pointe de provocation qui alimentera les potins. L’une des anecdotes les plus connues au sujet de ces fêtes est peut-être l’apparition de Mata Hari, presque nue, sur un cheval harnaché de « turquoises persanes ».

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Natalie Barney et ses amies (dont Eva Palmer et Liane de Pougy) font renaître la Grèce antique dans ses jardins de Neuilly – © The Smithsonian Institution

Natalie s’est certainement inspirée de la fantaisie et du sens du spectacle que possédait naturellement sa mère. À Bar Harbor, Alice concoctait tous les étés des lectures, des divertissements et des pièces de théâtre auxquels ses amis étaient invités à participer.

C’est à Neuilly que Natalie consolide sa place dans le Tout-Paris, assoit sa réputation et affûte ses techniques d’hôte attentive et spirituelle qui feront la renommée du salon littéraire qu’elle tiendra à partir de 1910 dans son pavillon de la rue Jacob.

Nos secrètes amours

Natalie et Lucie sont devenues amantes en novembre 1902. Leur liaison, interrompue par le décès d’Albert et le séjour de Natalie aux États-Unis, reprend au début de l’année 1903.

À vingt-huit ans, Lucie n’a probablement aucune expérience, et son histoire d’amour avec Natalie la bouleverse. Elle tombe passionnément amoureuse, comme en témoignent les poèmes qu’elle adresse à Natalie et que celle-ci fera publier dans un recueil intitulé « Nos secrètes amours » en 1951, quelques années après la mort de Lucie. Au fil des mois, Lucie réalise qu’elle n’est aux yeux de Natalie qu’une amante parmi (beaucoup) d’autres. La façon dont Natalie a essayé de l’utiliser pour se rapprocher de Pauline Tarn/Renée Vivien lui a aussi laissé un goût amer. Lucie se sent humiliée par les infidélités de Natalie. Peu à peu, l’amour laisse place à la colère, au ressentiment et à un sentiment d’impuissance.

La liaison de Natalie et de Lucie se termine au mois d’août 1903. Pendant quelque temps, Lucie refuse de voir Natalie qui, comme toujours, voit sa passion renaître de ses cendres dès que ses amantes tentent de prendre leurs distances. Mais Lucie reste inflexible. Afin de l’aider à surmonter la perte de Natalie et à lutter contre la dépression, Joseph-Charles l’emmène faire un grand voyage en Afrique du Nord à partir de mars 1904. À son retour, Lucie revoit Natalie avec qui elle renoue les liens. Elles demeureront amies jusqu’au décès de Lucie en 1945. Dans son roman « L’ange et les pervers » publié en 1930, Lucie dépeindra cependant Natalie sous les traits de la riche, séductrice et égoïste Laurette Taylor. La preuve que, trente ans plus tard, tout n’était pas encore pardonné.

Jouer avec le feu

Les souffrances de ses amantes délaissées ne suscitent pas beaucoup d’émotions chez Natalie dont la soif de conquêtes amoureuses trahit un besoin de contrôle et de domination. Une fois sa proie captive, Natalie se désintéresse vite. Elle a désormais pris l’habitude, en plus des rencontres éphémères dont le nombre est impossible à évaluer, d’entretenir aux moins deux liaisons sérieuses à la fois. La nouvelle amoureuse récemment rencontrée éclipsait l’ancienne qui devenait, selon une plaisanterie qui a longtemps couru dans l’entourage de Natalie « la nouvelle malheureuse ».

Natalie joue sans cesse, gagne souvent et refuse la moindre concession. Mais son intransigeance a parfois des conséquences désastreuses, y compris pour elle-même. À force de trop jouer, Natalie finit par perdre, d’une façon irrémédiable, des femmes qui occupent pourtant une place essentielle dans son existence.

Poursuivre la lecture – épisode 9

Image illustrant l’article : portrait de Lucie Delarue-Mardrus extrait des Muses d’aujourd’hui de Jean de Gourmont, 1910

Notes

  1. « Souvenirs indiscrets », écrit par Natalie Clifford Barney, éd. Flammarion, 1960[]
  2. « Natalie Clifford Barney / Liane de Pougy – Correspondance amoureuse » édition établie et annotée par Suzette Robichon et Olivier Wagner, éd. Gallimard, 2019, p. 73[]
  3. « Wild Heart. A Life. Natalie Clifford Barney’s Journey from Victorian America to Belle Époque Paris », écrit par Suzanne Rodriguez, éd HarperCollins, 2002, p.150[]
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