Elisabeth-Gramont-1902

Natalie Clifford Barney – Épisode 10 – « L’enfer, le paradis et le purgatoire »

Née en 1875, Élisabeth de Gramont incarne l’union de deux grandes familles aristocratiques françaises : les Gramont et les Beauvau-Craon. En 1896, elle épouse Philibert de Clermont-Tonnerre, l’héritier d’une autre prestigieuse famille noble originaire du Dauphiné. Élisabeth et Philibert ont deux filles : Béatrix et Diane, nées en 1897 et 1902.

Élisabeth-de-Gramont-1889
Élisabeth de Gramont photographiée par Nadar en 1889

La rencontre

Grâce aux recherches de Francesco Rapazzini, auteur de la biographie « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », nous savons que Natalie et Élisabeth se sont rencontrées à l’occasion d’un dîner chez Lucie Delarue-Mardrus à la fin du mois d’avril 1909, et non en 1910 comme l’indiquaient jusqu’ici les biographies de Natalie1. Natalie et Élisabeth se plaisent immédiatement et deviennent amantes quelques jours plus tard, pendant la nuit du 30 avril au 1er mai 1909. Durant le reste de leurs existences, elles célèbreront chaque année la date anniversaire de cette première nuit.

Il existait une coutume merveilleuse entre elles. Chaque année, le 1er mai, elles se retrouvaient. Même quand miss Barney était au bout du monde, elle rentrait et il fallait que je fasse un déjeuner avec des œufs de vanneaux : chacune six. Le 1er mai était leur fête à elles deux. Et il fallait les dénicher ces œufs ! J’allais chez Hédiard, chez Léveillé et quand je n’en trouvais pas il fallait que je les commande en Angleterre. C’était une coutume vraiment curieuse…

« Un demi-siècle auprès de l’Amazone, mémoires de Berthe Cleyrergue ». Souvenirs recueillis et préface par Michèle Causse, éditions Tierce, 1980

On lit souvent qu’Élisabeth de Gramont aurait quitté son mari et sa famille pour Natalie Barney. Cette affirmation plutôt simpliste enferme chacune des deux femmes dans des rôles extrêmement réducteurs. Natalie est ainsi figée dans sa réputation de lesbienne prédatrice qui vole ses amoureuses à leurs malheureux époux. Quant à Élisabeth, elle passe pour une ingénue subjuguée par Natalie. Pour Élisabeth de Gramont, la rencontre avec Natalie Barney fait en réalité office de point final à une longue, courageuse et dangereuse entreprise d’émancipation.

Vers la liberté

Car Élisabeth cache un lourd secret : les effroyables violences conjugales dont elle est la victime depuis les débuts de son mariage. En public, Élisabeth ne laisse rien paraître. Spirituelle, optimiste et pleine de vigueur, elle est surnommée par ses ami·es, « Allégresse ». Élisabeth s’étourdit de dîners et de soirées dansantes pour essayer d’oublier l’enfer que lui fait vivre dans l’intimité son époux, Philibert de Clermont-Tonnerre : des insultes, des humiliations et des mesquineries, mais aussi de terribles violences physiques. En 1898, Philibert roue Élisabeth de coups alors qu’elle est enceinte de sept mois. Le médecin appelé à l’aide par les domestiques parvient à sauver Élisabeth, mais pas son enfant. La scène se répète dix ans plus tard. Dans les mêmes circonstances, Élisabeth perd en mai 1908 un second enfant sous les coups de Philibert2.

Élisabeth n’éprouve plus que de la haine à l’égard de Philibert. En 1905, elle conçoit un premier plan pour tenter de se séparer de lui, mais doit finalement renoncer. La loi française est entièrement du côté de l’époux. Les humiliations, et même les maltraitances ou la perte de son enfant ne sont pas suffisantes pour lui garantir d’obtenir le divorce3. De plus, Philibert a la mainmise sur toutes les finances du couple, et même sur l’argent ou les possessions personnelles d’Élisabeth. Une séparation mettrait celle-ci dans une situation financière très délicate.

Lorsqu’elle rencontre Natalie, Élisabeth est loin d’être ignorante au sujet de l’homosexualité. Elle s’interroge sur sa sexualité depuis longtemps et fréquente beaucoup d’homosexuel·les ou de bisexuel·les, comme Robert de Montesquiou, Marcel Proust, Armande de Polignac ou Lucie Delarue-Mardrus. Au moment de sa rencontre avec Natalie, Élisabeth est prête à vivre sa première histoire d’amour lesbienne.

L’«Allégresse»

Taille au-dessus de la moyenne, élancée, puis légèrement ployée, un nez droit et court, des yeux gris-vert à fleur de tête, dominés par des sourcils bien fournis et marqués, une petite bouche d’où fusait un rire aux notes allègres. Et sa voix ! Ah, sa voix nuançant ses propos d’un agrément et d’une originalité toute spontanée ! Blonde, elle avait un de ces teints qui, comme les roses des Iles Britanniques, doivent aux pluies, plus fréquentes là-bas qu’ailleurs, leur éclatante fraîcheur. Sa nature « au beau fixe » préférait les jours gris aux jours ensoleillés. Mais parfois un chagrin inévitable ou une mélancolie, venus tel un nuage d’Écosse ou d’Irlande, passaient sur elle comme sur un jardin français qui n’admet aucun désordre. Ses larmes étaient rares. Elle souffrait de ses malheurs comme d’un obscurcissement momentané ou d’une rage de dents, impatiente d’en finir.

« Souvenirs indiscrets », écrit par Natalie Clifford Barney, éd. Flammarion, 1960

Élisabeth a toujours fait preuve d’indépendance d’esprit. Éduquée comme toutes les femmes de son milieu social, par des professeurs privés, elle se passionne très tôt pour la lecture et s’emploie à se constituer sa propre bibliothèque. Maîtrisant parfaitement l’anglais, elle fait paraître en 1907 la première traduction française du poète John Keats.

Distinguée, dure, intelligente et aventureuse, Élisabeth est également imperméable aux critiques et aux persiflages. Très myope, elle adopte dès le début des années 1900 un face-à-main qui devient son signe distinctif. Chaque inconnu·e qu’on lui présente est scruté à l’aide de cet instrument d’une façon qui peut être intimidante.

Une passion dévorante

Après leur première nuit, Natalie et Élisabeth passent presque trois jours ensemble. Puis Élisabeth rejoint Natalie dès qu’elle le peut, rue Jacob. Les deux femmes s’envoient des lettres et des billets passionnés, qu’elles écrivent en français ou en anglais. Elles mélangent également le tutoiement et le vouvoiement, parfois d’une phrase à l’autre, selon une logique qu’elles sont les seules à pouvoir décoder. Évidemment Natalie, qui-n’est-jamais-jalouse, est jalouse de toutes les obligations qui retiennent Élisabeth loin d’elle :

Demain, voilà un mot que le désir, le vrai, le tyrannique, l’absolu qui m’habite ne sait pas dire – c’est ce soir, entends-tu, c’est ce soir qu’il aurait fallu venir – Ce soir que je te veux. Demain ne m’importe pas plus en cet instant qu’une vie à venir. Ma vie est dans cet instant – Toute ma vie tendue vers toi ; comme jamais avant, peut-être comme jamais plus ! C’est ce soir qu’il aurait fallu venir. Mauvaise maîtresse, mon amour, ce soir Lily je vous aime vous, que faites-vous de nous ?

Cité dans « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.196

Fidèle à elle-même, Natalie n’en reste pas moins pragmatique et recycle au moins une lettre qu’elle a autrefois écrite à liane de Pougy :

Te voir, te soigner – apprendre à te servir, à t’aimer de près, de loin – comme tu voudras – toujours infiniment, absolument. Être le roseau sur lequel tu t’appuieras, l’esclave auquel tu souriras – Pleurer de tes peines – rire de tes joies – Voilà ma vie, ma Destinée, mon bonheur, mon destin. Ne t’éloigne pas trop de corps – et reste tout près de cœur – je t’en supplie… Tu es mon bonheur et ma vie 

Cité dans « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.200

Dix ans plus tôt, elle envoyait mot pour mot la même déclaration à Liane de Pougy. (Ma très chère, je vous en conjure, ne cédez pas à de telles facilités. Imaginez la consternation de votre futur biographe)  

Durant les premiers mois de leur liaison, Natalie et Élisabeth sont entièrement consumées par ce nouvel amour. Natalie n’a guère le temps de penser à Pauline Tarn qui est pourtant en train d’agoniser dans son appartement de l’avenue du Bois.

La mort de Pauline

D’après sa biographe, Suzanne Rodriguez, Natalie aurait appris l’aggravation de l’état de santé de Pauline au début de l’année 1909. Durant dix mois, aucune rencontre n’est attestée entre les deux femmes. Par un hasard cruel, Natalie se décide enfin à rendre visite à Pauline le 18 novembre 1909, soit le jour même de son décès.

Lorsque Natalie se présente au 23, avenue du bois avec un bouquet de violettes à la main, elle est accueillie par le majordome qui lui annonce sur un ton froid et impersonnel que « mademoiselle vient de mourir ». Bouleversée, Natalie veut se recueillir auprès de la dépouille de Pauline, mais en est empêchée par ses proches qui lui demandent de partir : Antoinette, sa sœur, mais aussi Hélène de Zuylen. Toutes deux jugent Natalie en partie responsable du dépérissement de Pauline et de son lent suicide. Quelques heures à peine après la mort de celle-ci, on imagine à quel point la confrontation entre ses proches endeuillés et Natalie a dû être déchirante.

En quittant l’appartement de Pauline, Natalie a raconté dans « Souvenirs indiscrets », avoir titubé le long de l’avenue du Bois et s’être évanouie sur un banc, avant de rentrer chez elle pour passer la nuit à relire les lettres et les poèmes de Pauline. Grâce aux recherches de Francesco Rapazzini, nous savons désormais que Natalie a aussi fait un détour par la rue Lauriston où habite Élisabeth de Gramont. Trouvant Natalie bouleversée à sa porte, Élisabeth fait son possible pour la réconforter.

La rancœur et la colère que ressentaient Antoinette et Hélène à l’égard de Natalie étaient-elles justifiées ? Bien sûr, Natalie n’était pas responsable de la fragilité psychologique de Pauline, de son enfance malheureuse ou encore de sa dépendance à l’alcool. La blessure causée par les attaques lesbophobes dont elle a été la victime me semble également avoir été sous-estimée. Parce qu’elle a eu le courage de revendiquer son lesbianisme et de le placer au centre de son œuvre, le travail de Pauline a été invisibilisé et moqué – et continue à l’être aujourd’hui.

En revanche, on ne peut pas nier que Natalie a manqué de discernement. Elle n’a pas pris la mesure de la fragilité psychologique, pourtant évidente, de Pauline qu’elle a harcelée pendant des années par orgueil et par égoïsme, pour ensuite la déserter durant les derniers mois de sa vie.

Un sentiment de culpabilité ?

À la mort de Pauline, Natalie semble avoir éprouvé un vif sentiment de culpabilité qu’elle a tout fait pour dissimuler. Écrit soixante ans après son décès, le long portrait qu’elle consacre à Pauline dans « Souvenirs indiscrets » adopte un ton défensif et parfois même un peu condescendant. Le texte oscille entre l’hommage et une curieuse tentative d’autojustification, comme si Natalie cherchait à s’exonérer de toute responsabilité. Pauline et tous les témoins de cette époque étant décédés, Natalie pouvait donner sa version des faits sans craindre d’être contredite.

À travers cette détresse, je ne savais comment la retrouver, ni comment la consoler. Allant de désespoir en désespoir, avec de trop rares intervalles de bonheur, sa vie n’a été qu’un long suicide, dont j’ai tâché en vain de la sauver, mais n’y était-elle prédestinée, puisque tout entre ses mains devenait Cendres et Poussières ?

« Souvenirs indiscrets », écrit par Natalie Clifford Barney, éd. Flammarion, 1960

Visiblement gênée, Natalie n’hésitera pas, des années plus tard, à donner à sa gouvernante, Berthe Cleyrergue, les explications les plus fumeuses pour justifier son absence au chevet de Pauline :

Une fois, à propos de Renée Vivien, j’ai demandé à mademoiselle pourquoi elle ne l’avait pas aidée. Je ne voulais pas être impertinente ni lui poser des questions sur ses amours mais je voulais savoir pourquoi elle n’était pas restée avec elle. Miss Barney m’a dit : – Berthe, c’était une grande poétesse et moi, je ne pouvais pas subvenir… Je n’avais pas suffisamment d’argent pour l’entretenir et faire publier ses manuscrits. C’est la baronne Van Zuylen qui l’a fait. La gouvernante qui soignait Renée Vivien à l’époque était une femme féroce. Elle ne voulait pas de miss Barney, elle la renvoyait. Ça, elle me l’a dit, miss Barney !

« Un demi-siècle auprès de l’Amazone, mémoires de Berthe Cleyrergue ». Souvenirs recueillis et préface par Michèle Causse, éditions Tierce, 1980

Des larmes de crocodile?

Si l’on s’en tient aux justifications maladroites et aux petits arrangements avec la vérité auxquels se livre Natalie dans « Souvenirs indiscrets », la détresse qu’elle y exprime au sujet de la mort de Pauline peut ressembler à des larmes de crocodile.

La journaliste Janet Flanner, interrogée dans les années 1970 par l’un des premiers biographes de Natalie, George Wickes, lui a révélé qu’elle était choquée par la façon dont Natalie parlait de Pauline :

La façon dont elle parlait de Renée Vivien était l’une des choses les plus choquantes au monde. « Oh, disait-elle. Quel ennui ! Oh, quelle ennuyeuse jeune femme ! Son amour était presque aussi ennuyeux que tout le reste à son sujet. (…) Quel ennui ! Quel ennui… et si fidèle ! » Après, elle m’a raconté l’anecdote des violettes [lorsque Natalie s’est présentée chez Pauline le jour de sa mort] et elle m’a dit « Vous voyez, l’amour ne rend pas les gens plus intéressants. Cela les rend plus attachants peut-être, ou peut-être plus ennuyeux, aussi ».

Cité dans « The Amazon of Letters: the life and loves of Natalie Barney », écrit par George Wickes, éd. Putnam, 1976, p. 293

Janet Flanner a fréquenté Natalie dans les années 1920-1930. La Natalie de cette époque était-elle devenue totalement insensible ? Ou bien cherchait-elle à tout prix à coller à son image de séductrice et d’observatrice blasée derrière laquelle elle se dissimulait volontiers ? Natalie, qui a toujours allégrement mélangé mensonge et vérité, s’est bien souvent laissée aveuglée par l’orgueil.

Une blessure muette

Sur le moment, Natalie paraît pourtant avoir été durablement et profondément affectée par la mort de Pauline. Élisabeth de Gramont est peut-être la seule personne à qui Natalie a réellement confié sa détresse et son sentiment de culpabilité. « Ne pense pas encore au pardon du « petit Paul », lui écrit ainsi Élisabeth. « C’est moi qui prendrais ton regret pour le moment – il viendra plus tard, peut-être. »4

Chaque année, Natalie et Élisabeth mentionneront dans leurs lettres la date anniversaire de la mort de Pauline5.

L’entreprise d’autodestruction à laquelle Pauline s’est livrée, et jusqu’à sa conversion au catholicisme quelques jours avant sa mort, sont demeurées aux yeux de Natalie tout à fait incompréhensibles. Près de vingt ans plus tard, elle semble encore chercher des réponses. Son roman gothique « The One Who Is Legion », pourrait ainsi avoir été inspiré par le deuil impossible de Pauline.6.

Nous irons vers les poètes

Pour rendre hommage à Pauline, Natalie publie en 1910 à compte d’auteur « Je me souviens », le long poème en prose qu’elle lui avait écrit six ans plus tôt dans l’espoir de la reconquérir. La même année, Natalie fait également paraître « Actes et entr’actes » qui mêle poèmes et courtes pièces de théâtre. L’une d’entre elles, intitulée « Équivoque », est consacrée à Sappho et contredit le mythe selon lequel la poétesse se serait suicidée pour un homme, Phaon. Une autre pièce, qui porte le titre évocateur de « La double mort » semble adressée à Pauline. Bertrand, un seigneur avignonnais du XIVe siècle, accourt au chevet de Faustine, son amante qui est en train d’agoniser. Bertrand ne pourra pas faire ses adieux à Faustine qui meurt quelques instants après son arrivée. Au même moment, il apprend sa conversion au catholicisme. Lui qui s’enorgueillit d’être païen ne parvient pas à comprendre cette décision qu’il vit comme une trahison – presque une trahison amoureuse.  

Je reviens à propos et, comme un coup de vent,
Je saurai balayer ces songes ; bon vivant,
Je vais rendre la vie à ses longues paupières.
Joyeux, tel le mistral franchissant les clairières,
J’arrive du dehors, j’apporte la santé.
Faustine, éveillons-la d’un sommeil mal hanté
Par ces morbides clercs, diseurs de tristes messes ;
Mieux qu’eux je lui ferai d’éternelles promesses !
Mon paradis terrestre est moins fallacieux
Et plus doux que celui qu’ils proposent aux cieux.
Ils le savent, l’enfer, le ciel, le purgatoire
Sont à court de terrain, puisque mon territoire

« La double mort », « Actes et entr’actes », écrit par Natalie Barney, éd. E.Sansot, 1910

Les sentiments de Bertrand font écho à ceux de Natalie. La conversion de Pauline lui semble être un véritable reniement, à la fois de leurs valeurs communes, mais aussi de leur histoire d’amour. Autrefois, Natalie et Pauline ont été unies par un même rejet des valeurs chrétiennes et par leur vision de l’amour comme une religion païenne.

« Actes et entr’actes » contient également plusieurs poèmes dédiés à Pauline. Ils seront publiés en 1910 par Rémy de Gourmont dans le « Mercure de France ». Natalie fera également son possible pour entretenir la mémoire de Pauline. En 1912, elle entreprend d’organiser au 20 rue Jacob « une heure de poésie en souvenir de Renée Vivien ». Ayant eu vent de ce projet, Antoinette, la sœur de Pauline, envoie à Natalie une lettre incendiaire lui interdisant, sous peine de poursuites judiciaires, d’utiliser le nom de plume de Pauline et de tenir ce genre de réunions. Natalie obtempère, mais profitera de la confusion qui régnait durant la 1re Guerre mondiale pour rendre cet hommage à Pauline.

Natalie n’oubliera jamais Pauline – cette Renée Vivien si ennuyeuse qu’elle décrivait à Janet Flanner. À la fin de sa vie, elle évoquera encore très souvent son souvenir avec son ami Jean Chalon, ainsi qu’avec Berthe Cleyrergue.

Amour fécond et passion fatale, l’histoire d’amour de Natalie et de Pauline a très vite été entourée d’une aura de légende. Comme l’avait prédit Pauline, leurs deux destins étaient désormais irrémédiablement liés. Quant à Natalie, la mort tragique de Pauline a bâti sa réputation de muse et de dangereuse séductrice, pour qui la poétesse Renée Vivien se serait suicidée. Cette réputation, Natalie va s’employer à entretenir avec énergie et détermination, jusqu’à se laisser entièrement dévorer par elle.  

Renée_Vivien_1905
Renée Vivien vers 1905

À suivre…

Image illustrant l’article : Élisabeth de Gramont peinte par Philip de László en 1902

Notes

  1. « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.192 []
  2. « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.92 et 184 []
  3. « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.184 []
  4. « Élisabeth de Gramont, avant-gardiste », écrit par Francesco Rapazzini, éd. Fayard, 2004, p.218 []
  5. « Romaine Brooks, A life », écrit par Cassandra Langer, éd. The University of Wisconsin Press, 2015, p.69 []
  6. Voir l’épisode 6 « Lorély » []
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